Moretos était un jeune elfe qui se trouve dans la forêt avec son père, Sireck. La forêt était calme, et les deux elfes se baladaient tranquillement, tout en discutant, comme ils en avaient l’habitude. Cette fois-ci, ils parlaient de la nature qui les entourait. Les fleurs & les plantes, leurs utilités pour soigner par exemple, ainsi que les animaux, leurs modes de vie entre autres, se côtoyaient sans la moindre impression d’ordre.
Ils arrivèrent bientôt à ‘‘leur clairière’’, un espace dégagé dans la forêt, avec, au centre, une pierre et un tronc creux. Comme à leur habitude, ils s’assirent par terre et se turent pour réfléchir. Les pensées de Moretos divaguèrent, et, on ne sait pourquoi, il réfléchit à la mort : qu’est ce que c’était, ce qu’il y avait après… Il garda ces questions en réserve et continua de réfléchir. Après la mort, ses pensées partirent, un peu naturellement, sur les armes. En particulier l’arc de son père, il y avait touché un jour, il y a très longtemps, mais n’avais pas pu le bander. C’était alors que son était arrivé et lui avait infligé une correction dont il se souvenait encore.
Mais il se dit que du temps avait passer et que il avait bien grandi depuis. Il avait souvent vu son père l’utiliser, pour chasser par exemple. Il lui demanderait, un peu plus tard, s’il pouvait, une fois, l’utiliser. Puis il partit dans d’autre divagations moins important, comme ce qu’il y aurait au dîner ce soir ou quel serait le programme de la veillée, il en passait toujours par là.
Le moment de réflexion passé, Moretos et Sireck se levèrent et s’assirent, côte à côte, sur le tronc. Le père demanda au fils s’il avait des questions, et Moretos, préférant garder la mort pour un autre jour, passa directement à l’arc.
Sireck enleva son arc et le tendit à son fils :
« - Je savais, fils, que un jour cela arriverait. Un jour, j’ai été comme toi, un jeune elfe à coté de mon père, et, comme toi, je lui ai demandé. Il a refusé, et tort lui en a pris, car si le contraire s’était produit, il serait peut-être toujours parmi nous. Je ne ferais pas son erreur. Prends-le et vise cet arbre, à l’autre bout de la clairière. »
Moretos prit l’arc et une flèche que Sireck lui tendit. Il banda l’arc après avoir encoché la flèche, et ce fut bien plus facile que l’autre fois, après s’être levé. Quand il lâcha la corde, la flèche siffla et partit se planter directement dans la souche, en plein centre. La flèche vibra en entrant dans le bois, avec un bruit de plus en plus aigu.
Sireck, sur le coup, s’était levé. Il se dirigea vers la flèche et regarda l’arbre. Elle s’était enfoncée, droite, comme si elle avait été tirée par quelqu’un d’expérimenté, lui-même n’était pas sur de pouvoir faire aussi bien… et aussi puissant ! La flèche était enfoncée à plus de la moitié dans un chêne très ancien et très dur, Moretos avait un don inné pour cela. Il ne dit rien, mais tendit une seconde flèche à son fils.
Il la tira également, frappant le tronc à quelques centimètres à peine de la première, en vibrant, elle touchait l’autre et était aussi enfoncée. Sireck tendit son carquois à son fils et lui dit qu’il était plus doué que lui-même pour cette arme. Moretos refusa, mais, face à l’insistance de son père, dû changer d’avis.
Depuis, cet arc ne l’a jamais quitté, même si la corde a été changée de nombreuses fois. Il lui a toujours très utile, et lui a sauvé la vie à de nombreuse reprise. Il lui a aussi permis de chérir la mémoire de son père une fois celui-ci mort, mais c’est une autre histoire.