Perenia, quelle belle ville n'est-ce pas?

Belo se promenait nonchalamment dans la petite cité de Perenia.

Il marchait et lorgnait son entourage. Des gens se saluèrent et se cajolèrent comme signe de bonjour, des vieillards bouquinaient des livres de tout genre, des enfants s’amusaient éperdument à leur jeu de billes et des chats de ruelles se battirent pour obtenir leur nourriture.

Belo était émerveillé par toutes les splendides activités qui régnaient dans ce coin de ville. On aurait dit une vraie pièce de théâtre où des figurants s’occupent dans la ville fictive. Vous voyez ce que je veux dire?

Tout à coup, il rencontra sur le coin de l’avenue Liberté et Reconnaissance, un itinérant. Il était vieux et ridé, comme un torchon archaïque qu’on laisse traîner sur le rebord d’un lavabo.

Il m’interpella d’une voix rauque :

« Pardonnez-moi, gentleman, vous n’auriez pas un peu de monnaie, pour un vieux ratatiné comme moi, qui a maintenant juste assez de force et d'énergie pour quêter des honnêtes citoyens comme vous?»

Généreux comme je suis, je fouillai dans ma poche gauche, droite, arrière gauche, arrière droite, pour en sortir finalement qu’un caillou que Sowen m’avait vaillamment lancé sur le front et un fil de coton.

Embarrassé et peiné d’être dépourvu de toute pièce de valeur, je lui répondis d’un air maussade :

- Vous m’en voyiez désolé, cher homme, mais je n’ai sur moi que de la camelote à vous offrir, vous m’en verrez confus…

L’homme le fixa et sourit de ses belles dents jaunes et pourries. Il savait que le petit homme disait la vérité.

- Jeune homme, sachez que juste le fait de m’avoir adressé la parole, à moi, un vieux débris, a étinceler mon cœur et ma raviver d’espoir. Je vous remercie infiniment, gnome.

Il lui présenta sa main, crasseuse puante et dégoulinante de mixture indéterminable. Mettant mapropreté de côté, je lui serrai dignement sa main. Un sourire radieux se dessina sur le visage du vieil homme, malgré la pourriture qui s’incrustait entre ses incisives. Belo se dégagea de l’homme en le saluant gentiment. Le gnome s’en alla, bredouille, vers le commerce des ingrédients magiques qui fut le but premier de sa journée.

Je marchais tranquillement dans Perenia, cette ville barbare toute nouvelle pour moi. Les gens me regardaient un peu drôlement. Pourtant j'avais acheté de nouveaux vêtements qui m'allaient parfaitement. D'ailleurs, ils sont tous habillés bizarrement ici... couvert de la tête au pied. Je commence à penser que je dois être un peu drôle, avec mon chiton*, ma cape et mes sandales. Peut-être suis-je trop nu à leur yeux. Où peut-être n'ont-il simplement pas l'habitude de voir des hommes de ma carrure.

Quoiqu'il en soit, je marchais sans porter trop d'attention aux personnes qui me regardaient.

J'arrivais donc dans le centre de la ville lorsqu'un qu'un gnome me tapota le coude.

- Salut! dit-il.

- Euh, bonjour, répondis-je, incertain.

- Vous êtes nouveau en ces terres? Continua-t-il. Je crois n'avoir jamais rencontré d'homme comme vous, si vraiment vous êtes un homme?

- Oui, je viens d'arriver, il y a de cela quelques jours. (Souriant) Pour la deuxième question, je crois bien être un homme oui, je ne vois sincèrement pas de quelle autre race je pourrais être...

- Ah! Mais c'est que vous dégagez une aura que je n'ai jamais sentie. Je n'aurais su dire si vous étiez un dieu ou un mage.

Je m'arrêtai donc pour regarder de nouveau ce gnome qui m'interpellait. Je ne savais pas de quoi il parlait. Une aura, s'agissait-il d'un compliment ou d'une insulte...

*«Le chiton est un vêtement de la Grèce antique. C'est une tunique portée par les hommes comme par les femmes. Chez les hommes, il peut couvrir la jambe jusqu'à mi-cuisse ou descendre jusqu'au pied.»

[HRP: Au début je dis que Perenia est une ville barbare, cela ne signifie pas qu'elle est rustique... simplement, mon personnage s'inspire de la grèce antique, où tous ce qui n'étais pas grec était barbare. Ne pas confondre.[/HRP]

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